En matière d’automobile, les records sont nombreux et divers.
Si certains constructeurs cherchent à aller toujours plus vite, plus loin, ou à être plus performants, d’autres s’intéressent à l’aspect taille.
En effet, la réalisation de la plus petite voiture du monde est un défi qui a suscité l’engouement de bon nombre d’ingénieurs et de designers.
Ainsi, plusieurs modèles ont vu le jour, rivalisant d’ingéniosité pour proposer des solutions de mobilité réduites à leur plus simple expression.
La recherche d’une taille minimale pour une voiture est en effet un véritable challenge, qui implique de concilier des contraintes techniques et ergonomiques avec des normes de sécurité et de confort.
Nous vous proposons un voyage à travers l’évolution des plus petits véhicules du monde, pour finalement vous révéler quelle est la plus petite voiture jamais conçue.
Les prémices : les microvoitures d’après-guerre
Dans la période suivant la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est plongée dans une crise économique qui entraîne la nécessité de repenser les moyens de transport. C’est ainsi que naissent les premières microvoitures, qui se distinguent par leur taille réduite et leur motorisation modeste.
En France, c’est la célèbre Vespa 400, produite entre 1957 et 1961, qui se fait remarquer par ses dimensions compactes (2,85 mètres de longueur, 1,2 mètre de largeur et 1,2 mètre de hauteur) et son moteur deux temps de 400 cm3 développant 14 chevaux. De son côté, l’Allemagne propose la BMW Isetta, produite entre 1955 et 1962, qui se caractérise par sa porte avant pivotante et son moteur monocylindre de 250 cm3 (13 chevaux). Enfin, l’Italie n’est pas en reste avec la fameuse Fiat 500 (1957-1975), dont la longueur ne dépasse pas 2,97 mètres et qui est animée par un moteur de 479 cm3 délivrant 13 chevaux.
Si ces microvoitures ont marqué leur époque et contribué à démocratiser l’automobile en Europe, elles demeurent pourtant loin de la taille record établie par la plus petite voiture du monde.
La révolution des années 2000 : la Smart et ses concurrentes
Après une période de relative stagnation dans le domaine des microvoitures, les années 2000 voient un regain d’intérêt pour les véhicules de petite taille, notamment en raison de la croissance des villes et des problèmes de circulation et de stationnement qui en découlent.
- La Smart Fortwo : lancée en 1998, cette voiture de 2,50 mètres de long pour 1,50 mètre de large s’impose très rapidement comme une référence du segment. Elle séduit par sa facilité de conduite en milieu urbain, son design innovant et sa consommation modérée. La première génération est équipée d’un moteur de 599 cm3 (50 chevaux), tandis que les versions suivantes bénéficient de motorisations plus performantes.
- Le Groupe PSA et la marque Toyota : en 2005, les constructeurs français (Peugeot et Citroën) et japonais lancent conjointement les Peugeot 107, Citroën C1 et Toyota Aygo, trois modèles identiques sous des appellations différentes. Mesurant environ 3,40 mètres de long et 1,60 mètre de large, ces citadines sont dotées d’un moteur de 998 cm3 (68 chevaux) et rencontrent un franc succès, notamment en raison de leur prix attractif.
Malgré leur petite taille et leur succès commercial, ces modèles restent encore loin du record de la plus petite voiture du monde, qui sera finalement établi quelques années plus tard.
La quête du record : des prototypes aux véhicules homologués
Au début des années 2010, la course au record de la plus petite voiture du monde connaît un véritable engouement, avec la présentation de plusieurs prototypes et véhicules homologués qui cherchent à repousser les limites de la miniaturisation.
- Le Peel P50 : conçu en 1962 par la société britannique Peel Engineering, ce véhicule hors norme mesure seulement 1,34 mètre de long, 0,99 mètre de large et 1,00 mètre de hauteur. Il est propulsé par un moteur de 49 cm3 développant 4,2 chevaux et est dépourvu de marche arrière. Redécouvert dans les années 2000, le Peel P50 est aujourd’hui considéré comme l’un des ancêtres de la plus petite voiture du monde.
- La Tango T600 : développée en 2005 par la société américaine Commuter Cars, cette voiture électrique biplace en tandem affiche des dimensions impressionnantes, avec une longueur de 2,70 mètres, une largeur de seulement 1,00 mètre et une hauteur de 1,52 mètre. La Tango T600 est équipée de deux moteurs électriques lui permettant d’atteindre une vitesse maximale de 240 km/h et de parcourir 160 km avec une seule charge.
- Le SmallestCar : imaginé en 2012 par l’ingénieur britannique Perry Watkins, ce véhicule homologué pour la route mesure 1,26 mètre de long, 0,81 mètre de large et 1,06 mètre de hauteur. Il est propulsé par un moteur électrique de 5 chevaux et peut atteindre une vitesse de 60 km/h. Le SmallestCar est toutefois un modèle unique et n’a pas été commercialisé.
Ces tentatives ont contribué à repousser les limites de la miniaturisation automobile, mais c’est finalement un autre véhicule qui décroche le titre de plus petite voiture du monde homologuée pour la route.
Le record absolu : la Wind Up, la plus petite voiture du monde
Le titre de plus petite voiture du monde revient finalement à la Wind Up, une création de l’ingénieur britannique Andy Saunders. Présentée en 2018, cette voiture aux dimensions exceptionnelles mesure seulement 1,20 mètre de long, 0,80 mètre de large et 1,04 mètre de hauteur. Elle est propulsée par un moteur électrique de 3,5 chevaux et peut atteindre une vitesse maximale de 56 km/h.
Pour réaliser cette prouesse, Andy Saunders a dû relever de nombreux défis techniques et ergonomiques. La Wind Up est en effet construite sur la base d’une voiture sans permis, dont la structure a été entièrement repensée pour réduire au maximum ses dimensions. Ainsi, le poste de conduite a été modifié pour permettre au conducteur de s’asseoir à califourchon sur le siège, tandis que les commandes, telles que la direction et les pédales, ont été adaptées pour être utilisables dans cet espace réduit.
La Wind Up a dû répondre aux normes de sécurité et de confort imposées pour pouvoir être homologuée pour la route. Ainsi, elle est équipée d’un système de freinage, d’une suspension et d’éclairage conformes aux exigences légales. De plus, le confort à bord a été optimisé grâce à l’utilisation de matériaux isolants et d’un pare-brise en polycarbonate.
Malgré son record et son homologation, la Wind Up reste un modèle unique et n’a pas vocation à être commercialisée. Elle demeure néanmoins une source d’inspiration pour les ingénieurs et les designers du monde entier, qui continuent de s’intéresser à la miniaturisation automobile et à la recherche de solutions de mobilité toujours plus compactes et innovantes.
La quête de la plus petite voiture du monde nous a fait voyager à travers les époques, des microvoitures d’après-guerre aux véhicules électriques du XXIe siècle, en passant par les succès commerciaux des années 2000. C’est finalement la Wind Up, avec ses dimensions record de 1,20 mètre de long, 0,80 mètre de large et 1,04 mètre de hauteur, qui décroche le titre tant convoité.
Si cette voiture n’a pas vocation à être commercialisée, elle témoigne néanmoins de l’ingéniosité et de la créativité dont font preuve les ingénieurs et les designers pour repousser les limites de la miniaturisation automobile et répondre aux défis de la mobilité urbaine. La Wind Up est donc bien plus qu’un simple record, elle incarne une véritable source d’inspiration pour les années à venir.