Il est des interrogations qui traversent les âges et les cultures, et l’une d’entre elles concerne le nombre de cheveux sur notre tête.
Cette question, qui peut sembler futile, cache en réalité un enjeu scientifique et philosophique de taille.
En effet, comprendre la composition et la repartition de notre chevelure permet non seulement de mieux appréhender la biologie humaine, mais d’étudier les mécanismes de pousse et de chute des cheveux, ainsi que les différences entre individus.
C’est donc un véritable voyage au cœur de la science capillaire que nous vous proposons de réaliser au sein de cet article, afin de percer le secret du nombre de cheveux sur notre tête.
La structure et la composition du cheveu
Avant de nous intéresser au nombre de cheveux, il convient tout d’abord de définir ce qu’est un cheveu et de comprendre sa structure.
Le cheveu est une fibre de kératine, une protéine riche en soufre, qui pousse à partir d’un follicule pileux. Chaque follicule est un petit sac qui contient la racine du cheveu et qui est relié à un réseau de vaisseaux sanguins, qui apportent les nutriments nécessaires à la croissance du cheveu. La partie visible du cheveu, appelée tige pilaire, est constituée de trois couches :
- La cuticule : une couche externe protectrice, composée de cellules plates et superposées, qui donne au cheveu sa résistance et son élasticité.
- Le cortex : la partie la plus importante du cheveu, qui représente environ 80 % de son poids. Il est constitué de cellules allongées, qui contiennent les pigments responsables de la couleur du cheveu.
- La moelle : une couche centrale, souvent absente chez les personnes ayant des cheveux fins. Elle est constituée de cellules rondes et remplies d’air, qui apportent légèreté et souplesse au cheveu.
Au-delà de cette structure générale, il existe une grande variété de types de cheveux, en fonction de plusieurs critères tels que la couleur, la texture, la densité, la longueur ou encore la forme. Cette diversité est en partie due à des facteurs génétiques, mais à des facteurs environnementaux et culturels.
Le cycle de vie du cheveu
Le nombre de cheveux sur notre tête dépend en réalité d’un processus dynamique, qui s’inscrit dans le temps : le cycle de vie du cheveu.
Celui-ci se compose de trois phases distinctes :
- La phase anagène : aussi appelée phase de croissance, elle dure de 2 à 6 ans et concerne environ 85 % de nos cheveux. Durant cette phase, les cellules de la matrice du follicule pileux se multiplient et produisent la tige pilaire, qui s’allonge progressivement. La durée de cette phase est déterminante pour la longueur maximale que peut atteindre un cheveu.
- La phase catagène : phase de transition, elle dure environ 3 semaines et concerne 1 à 2 % de nos cheveux. Durant cette phase, la production de kératine ralentit et le cheveu se détache progressivement de son réseau vasculaire, en formant un club hair.
- La phase télogène : phase de repos, elle dure de 2 à 4 mois et concerne 10 à 15 % de nos cheveux. Durant cette phase, le cheveu ne pousse plus et finit par tomber, laissant place à un nouveau cheveu en phase anagène.
Le cycle de vie du cheveu est donc un processus complexe, qui implique une alternance de phases de croissance et de chute, et qui évolue au cours de notre vie. Il est à noter que chaque follicule pileux fonctionne de manière indépendante, ce qui fait que nous avons en permanence des cheveux qui poussent et d’autres qui tombent, sans que cela ne soit visible à l’œil nu.
Les facteurs influençant le nombre de cheveux
Le nombre de cheveux sur notre tête est donc le résultat d’un équilibre entre la pousse et la chute des cheveux, qui dépend de plusieurs facteurs.
Tout d’abord, la génétique joue un rôle clé dans la détermination du nombre de follicules pileux présents sur notre cuir chevelu. En effet, le nombre de follicules est défini dès notre naissance et varie en fonction de notre patrimoine génétique. Ainsi, certaines personnes ont naturellement une chevelure plus dense que d’autres, du fait d’un nombre de follicules plus important.
Ensuite, l’âge influence le nombre de cheveux sur notre tête. En effet, au fur et à mesure que nous vieillissons, le cycle de vie du cheveu ralentit, ce qui a pour conséquence que les cheveux tombent plus rapidement qu’ils ne poussent. De plus, certains follicules peuvent cesser de produire des cheveux, ce qui contribue à une diminution du nombre de cheveux sur notre tête au fil du temps.
Enfin, des facteurs hormonaux et environnementaux peuvent avoir un impact sur le nombre de cheveux. Par exemple, les femmes enceintes connaissent souvent une augmentation du nombre de cheveux, en raison d’une élévation du taux d’œstrogènes, qui prolonge la phase anagène. A l’inverse, le stress, une mauvaise alimentation ou encore une exposition excessive au soleil peuvent entraîner une chute de cheveux temporaire ou permanente.
Alors, combien avons-nous de cheveux sur la tête ?
Après avoir exploré les mécanismes et les facteurs qui régissent la vie de nos cheveux, il est temps de répondre à la question qui nous taraude : combien avons-nous de cheveux sur la tête ?
Il est important de souligner que le nombre de cheveux varie considérablement d’un individu à l’autre, en fonction des facteurs évoqués précédemment.
Néanmoins, on estime en moyenne que :
- Les personnes ayant des cheveux blonds possèdent environ 150 000 cheveux
- Les personnes ayant des cheveux bruns ou roux possèdent environ 110 000 cheveux
- Les personnes ayant des cheveux noirs possèdent environ 100 000 cheveux
Ces chiffres s’expliquent en partie par le fait que les cheveux blonds sont généralement plus fins que les cheveux bruns ou noirs, ce qui nécessite un nombre plus important de cheveux pour assurer une couverture capillaire équivalente. De plus, il est à noter que ces estimations sont basées sur des moyennes, et qu’il existe une grande variabilité entre individus, même au sein d’une même catégorie de couleur de cheveux.
Si l’on ne peut donner une réponse précise et universelle à la question du nombre de cheveux sur notre tête, l’étude de la biologie capillaire et des facteurs qui influencent notre chevelure nous permet néanmoins d’appréhender la complexité et la diversité de ce phénomène. Ainsi, au-delà des chiffres, c’est une véritable leçon d’humilité et de fascination face à la nature que nous offre cette question, qui nous rappelle que chaque individu est unique et que nos cheveux font partie intégrante de notre identité.