Malgré les avancées en matière d’égalité des sexes, certains endroits sur Terre restent interdits d’accès aux femmes.
Ces lieux, souvent chargés d’histoire et de traditions séculaires, soulèvent des questions sur la place des femmes dans notre société moderne.
Voici un tour d’horizon de 5 destinations où la gent féminine n’est toujours pas la bienvenue en 2024, pour des raisons parfois surprenantes.
L’île mystérieuse d’Okinoshima au Japon
Au large des côtes de Fukuoka, l’île sacrée d’Okinoshima garde jalousement ses secrets depuis plus d’un millénaire. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2017, cette île minuscule abrite des trésors archéologiques inestimables et un sanctuaire shinto vénéré.
Mais ne vous y trompez pas, mesdames : vous n’aurez jamais le droit d’y poser le pied. Les raisons invoquées ? Le danger supposé des voyages en mer pour les femmes, et surtout la croyance selon laquelle les menstruations seraient « impures ». Seul un prêtre shinto vit sur l’île à l’année, rejoint une fois par an par 200 hommes triés sur le volet pour une cérémonie le 27 mai.
Le Mont Athos en Grèce, bastion masculin depuis près d’un millénaire
Direction la Grèce et sa péninsule du Mont Athos, haut lieu de l’orthodoxie. Ici, l’interdiction faite aux femmes remonte à 1046, soit près de mille ans ! La raison ? Éviter toute « tentation » pour les quelque 3000 moines ayant fait vœu de célibat qui y résident.
Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins masculins munis d’un visa spécial sont autorisés à visiter ce site inscrit à l’UNESCO depuis 1990. Seule exception féminine tolérée : les chattes, qui ont le droit de chasser les rongeurs ! Cette interdiction ne fait pas l’unanimité : en 2003, le Parlement Européen a voté une résolution demandant sa levée, et des manifestations ont eu lieu.
Le parc national de Band-e-Amir en Afghanistan, nouvelle victime du régime taliban
Changement d’ambiance en Afghanistan, où le magnifique parc national de Band-e-Amir est devenu inaccessible aux femmes depuis 2023. Ce joyau naturel, en cours de nomination au patrimoine mondial de l’UNESCO, était pourtant une fierté nationale : créé en 2009, il fut le premier parc national du pays et employait même les premières gardes forestières afghanes.
Mais le retour au pouvoir des talibans a sonné le glas de cette avancée. Motif invoqué ? Le non-respect du hijab et l’atteinte à la « pudeur ». Résultat : une chute du tourisme et un accès désormais limité aux seules femmes locales.
Le Mont Ōmine au Japon, interdit aux femmes depuis plus de 1000 ans
Retour au Japon avec le Mont Ōmine, autre site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004. Ici aussi, l’interdiction faite aux femmes remonte à plus d’un millénaire. Les raisons avancées font écho à celles d’Okinoshima : les femmes seraient une « distraction » pour les pèlerins masculins, et leurs menstruations sont jugées « impures ».
Cette interdiction ne fait pas l’unanimité au Japon : en 2004, une pétition signée par plus de 10 000 Japonaises demandait sa levée. Sans succès jusqu’à présent.
Herbertstrasse à Hambourg : une rue interdite aux femmes depuis l’époque nazie
Terminons ce tour du monde par l’Allemagne et sa célèbre rue Herbertstrasse à Hambourg. Ici, l’interdiction d’accès aux femmes (hors travailleuses du sexe) et aux garçons de moins de 18 ans remonte à l’époque nazie, en 1933.
À l’origine, cette mesure visait à contrôler le travail du sexe et à éviter d' »infecter » la morale des Allemands. Sous le régime nazi, plus de 3000 femmes furent arrêtées et parfois envoyées dans des camps de concentration pour avoir enfreint cette règle.
Aujourd’hui, des barrières et portails en métal marquent toujours l’entrée de la rue. Des Stolpersteine (pavés de la mémoire) commémorent le sort des travailleuses du sexe persécutées pendant cette sombre période.
Des interdictions qui interrogent notre société
Ces cinq destinations, malgré leur valeur culturelle, historique ou naturelle indéniable, restent fermées aux femmes pour des raisons diverses : traditions religieuses, superstitions, contrôle social ou héritage d’un passé trouble.
Ces interdictions soulèvent de nombreuses questions sur l’égalité des sexes, le respect des traditions face aux droits humains, et la place des femmes dans notre monde moderne. Alors que certaines voix s’élèvent pour demander la levée de ces restrictions, d’autres défendent le maintien de ces espaces exclusivement masculins au nom de la préservation du patrimoine culturel.
Le débat reste ouvert, mais une chose est sûre : ces lieux interdits aux femmes continuent de fasciner et d’interpeller, nous rappelant que le chemin vers l’égalité totale est encore long.
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- L’île mystérieuse d’Okinoshima au Japon
- Le Mont Athos en Grèce, bastion masculin depuis près d’un millénaire
- Le parc national de Band-e-Amir en Afghanistan, nouvelle victime du régime taliban
- Le Mont Ōmine au Japon, interdit aux femmes depuis plus de 1000 ans
- Herbertstrasse à Hambourg : une rue interdite aux femmes depuis l’époque nazie
- Des interdictions qui interrogent notre société