Le covoiturage : voici comment l’encourager

Le covoiturage est une pratique de plus en plus en vogue, favorisée par les avancées technologiques et les préoccupations environnementales.

Ce mode de transport solidaire, économique et écologique présente de nombreux avantages pour les citoyens et pour la planète.

Pourtant, malgré les initiatives et les campagnes de sensibilisation, le covoiturage n’est pas encore pleinement ancré dans les habitudes de mobilité des Français.

Comment encourager davantage le covoiturage pour en faire un véritable voyage vert vers l’avenir ?

Cet article vous propose d’explorer les différentes solutions possibles, en s’appuyant sur des expériences réussies et des idées innovantes.

Développer les infrastructures et les services dédiés au covoiturage

Pour encourager le covoiturage, il est essentiel de créer un environnement propice à son développement. Cela passe notamment par la mise en place d’infrastructures et de services adaptés.

Les aires de covoiturage sont un élément clé pour faciliter les rencontres entre les covoitureurs et pour fluidifier les déplacements. Elles doivent être aménagées avec des places de stationnement réservées, des abris, et idéalement des services utiles comme des points d’information, des toilettes ou des distributeurs de boissons et de snacks. La signalétique et la visibilité de ces aires sont des points importants pour inciter les automobilistes à les utiliser. En France, on compte déjà près de 5000 aires de covoiturage, mais leur répartition géographique est inégale et leur qualité varie.

En parallèle, il est important de développer les services numériques pour faciliter la mise en relation entre les covoitureurs et pour simplifier l’organisation des trajets. Les plateformes de covoiturage en ligne, comme BlaBlaCar, sont déjà très populaires, mais il est possible d’aller plus loin. Par exemple, en intégrant les services de covoiturage dans les applications de navigation et de mobilité, en développant des outils d’analyse des données pour optimiser les trajets et les correspondances, ou en proposant des solutions de paiement sécurisées et transparentes.

Inciter financièrement les covoitureurs et les entreprises

Les incitations financières sont un levier puissant pour encourager le covoiturage, du côté des usagers comme du côté des employeurs.

  1. Les avantages fiscaux et sociaux pour les covoitureurs : en France, un dispositif d’exonération fiscale a été mis en place pour les indemnités kilométriques versées par les employeurs aux salariés qui pratiquent le covoiturage domicile-travail. Cette mesure incitative pourrait être étendue et renforcée, par exemple en augmentant le montant de l’exonération, en l’élargissant aux autres types de covoiturage (loisirs, vacances, etc.), ou en l’accompagnant d’une réduction des cotisations sociales pour les salariés concernés.
  2. Les aides et subventions pour les entreprises : pour inciter les employeurs à promouvoir le covoiturage, il est possible de mettre en place des aides financières, comme des subventions pour l’aménagement d’aires de covoiturage sur les sites d’entreprise, ou des incitations fiscales pour les entreprises qui mettent en place des plans de mobilité favorisant le covoiturage. Par exemple, en Belgique, les entreprises peuvent obtenir une réduction d’impôt équivalente à 120% du montant des indemnités kilométriques versées aux salariés covoitureurs.

Promouvoir la culture du covoiturage et la sensibilisation des citoyens

Le covoiturage doit être perçu comme une solution de mobilité à part entière et non comme un choix par défaut ou une contrainte. Pour cela, il est fondamental de travailler sur la communication et la sensibilisation autour du covoiturage.

  • Les campagnes de communication : elles doivent mettre en avant les bénéfices du covoiturage pour les usagers (économies, convivialité, réseau social), pour l’environnement (réduction des émissions de CO2, de la pollution et des bouchons) et pour la société (solidarité, partage, cohésion sociale). Des exemples de campagnes réussies sont la Semaine européenne de la mobilité, la Journée sans voiture ou les challenges interentreprises de covoiturage.
  • Les actions de sensibilisation et d’éducation : elles peuvent prendre la forme d’ateliers, de conférences, de formations ou de jeux, destinés à tous les publics (écoliers, étudiants, salariés, seniors, etc.). Ces actions doivent permettre de déconstruire les idées reçues et les stéréotypes sur le covoiturage, d’inciter à l’expérimentation et à l’adoption de ce mode de transport, et de développer des compétences et des savoir-faire pour faciliter la pratique du covoiturage (gestion des trajets, communication entre covoitureurs, respect des règles et des bonnes pratiques, etc.).

Renforcer la régulation et la coopération entre acteurs publics et privés

Le covoiturage doit être inscrit dans les politiques publiques de mobilité et d’aménagement du territoire, mais aussi dans les stratégies des acteurs privés du transport et de l’économie collaborative.

Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour favoriser le covoiturage, à travers la mise en place de normes, de règlements et d’incitations. Par exemple, en instaurant des voies réservées aux véhicules covoiturés sur les autoroutes et les grands axes urbains, en intégrant le covoiturage dans les plans de déplacements urbains et les schémas de cohérence territoriale, ou en incitant les acteurs du transport public à intégrer le covoiturage dans leur offre et leur tarification.

Les collectivités locales peuvent soutenir le développement du covoiturage en créant des partenariats avec les plateformes et les entreprises du secteur, en finançant des projets innovants et en mutualisant les ressources et les compétences.

De leur côté, les acteurs privés du covoiturage doivent travailler en étroite collaboration avec les pouvoirs publics et les autres acteurs de la mobilité, pour développer une offre de services complète, cohérente et accessible. Cela passe notamment par la mise en place de partenariats stratégiques entre les plateformes de covoiturage, les entreprises de transport, les collectivités locales, les associations et les usagers.

Ces partenariats peuvent prendre différentes formes : échanges de données, co-construction d’offres et de services, développement de synergies entre les modes de transport (intermodalité), actions de communication et de sensibilisation conjointes, etc.

Enfin, il est essentiel de veiller à la responsabilité sociale et environnementale des acteurs du covoiturage, en favorisant les entreprises et les plateformes qui respectent des critères de qualité, de transparence, de sécurité et de durabilité. Cela peut passer par la mise en place de labels, de certifications ou de chartes, ainsi que par l’encouragement des modèles économiques innovants et responsables (économie sociale et solidaire, coopératives, etc.).

Encourager le covoiturage comme solution de mobilité vertueuse nécessite une approche globale et concertée, associant tous les acteurs concernés et reposant sur un ensemble de mesures complémentaires : développement des infrastructures et des services, incitations financières, promotion d’une culture du covoiturage, régulation et coopération entre acteurs publics et privés.

En conjuguant ces efforts, le covoiturage pourra devenir un véritable voyage vert vers l’avenir, contribuant à la transition écologique, à la solidarité et au mieux-vivre ensemble.

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