Les 11 femmes d’exception qui ont marqué l’histoire de l’Académie Française

Dans l’univers prestigieux de l’Académie Française, la présence des femmes est encore aujourd’hui un phénomène relativement récent.

Fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu, cette institution a pour vocation de défendre et d’illustrer la langue française.

Longtemps considérée comme un bastion exclusivement masculin, l’Académie s’est néanmoins progressivement ouverte aux femmes au cours du XXe siècle.

Ainsi, depuis 1980, 11 femmes ont su s’imposer et décrocher un fauteuil au sein de cette institution prestigieuse.

Découvrons ensemble le parcours de ces femmes d’exception qui ont réussi à briser les barrières et à marquer l’histoire de l’Académie Française.

Les pionnières : Marguerite Yourcenar et Jacqueline de Romilly

Le XXe siècle a vu l’émergence de deux femmes particulièrement marquantes au sein de l’Académie Française, qui ont été les premières à en franchir les portes.

Marguerite Yourcenar, née en 1903, est une écrivaine française naturalisée américaine qui a marqué la littérature française par ses œuvres majeures, telles que « Mémoires d’Hadrien » et « L’Œuvre au Noir ». Romancière, poétesse et essayiste, elle est élue à l’Académie Française en 1980, devenant ainsi la première femme à obtenir un fauteuil dans cette institution. Elle occupera le siège n°3 jusqu’à son décès en 1987.

Jacqueline de Romilly (1913-2010), quant à elle, est une philologue, helléniste et essayiste de renom. Elle est devenue en 1988 la deuxième femme à être élue à l’Académie Française, où elle a occupé le fauteuil n°7. Spécialiste de la Grèce antique, elle a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude de la littérature et de la philosophie grecques, notamment à travers ses ouvrages sur Thucydide et Platon. En parallèle de sa carrière académique, elle s’est engagée pour la défense des humanités et de l’enseignement des langues anciennes.

Les années 1990 : un tournant pour les femmes à l’Académie Française

Les années 1990 marquent une nouvelle étape dans la présence des femmes au sein de l’Académie Française, avec l’élection de quatre femmes d’exception.

  1. Hélène Carrère d’Encausse (née en 1929) est élue en 1990 au fauteuil n°14. Cette historienne spécialiste de la Russie et de l’Union soviétique est connue pour ses engagements politiques et diplomatiques. Elle deviendra secrétaire perpétuel de l’Académie Française en 1999, une fonction qu’elle occupe encore aujourd’hui.
  2. Assia Djebar (1936-2015), de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayen, est une romancière, poétesse et réalisatrice algérienne d’expression française. Elle est élue en 1996 au fauteuil n°5. Son œuvre littéraire, qui aborde notamment la condition des femmes en Algérie, lui a valu une reconnaissance internationale.
  3. Florence Delay (née en 1941) est une écrivaine, traductrice et comédienne française. Elle est élue en 2000 au fauteuil n°34 et devient donc la quatrième femme à intégrer l’Académie Française. Son œuvre littéraire est marquée par une grande diversité, allant du roman à l’essai en passant par le théâtre.
  4. Simone Veil (1927-2017) est une femme politique, magistrate et avocate française qui a marqué l’histoire de France par son combat pour les droits des femmes et la légalisation de l’avortement. Elle est élue en 2008 au fauteuil n°13 et devient ainsi la cinquième femme à intégrer l’Académie Française. Son parcours exceptionnel et son engagement pour la justice sociale en font une figure emblématique du féminisme français.

Les années 2010 : une présence féminine de plus en plus affirmée

Au cours de la dernière décennie, six femmes ont intégré l’Académie Française, témoignant d’une évolution significative dans la représentation des femmes au sein de cette institution.

  • Dominique Bona (née en 1953) est une écrivaine, biographe et journaliste française. Elle est élue en 2013 au fauteuil n°33. Ses biographies de femmes célèbres, telles que Colette, Camille Claudel ou encore Romain Gary, ont contribué à sa renommée.
  • Danièle Sallenave (née en 1940) est une écrivaine, essayiste et universitaire française. Elle est élue en 2011 au fauteuil n°18. Son œuvre littéraire, qui aborde des thèmes variés tels que l’histoire, la politique et la philosophie, est marquée par une grande exigence intellectuelle.
  • Xavier Darcos (né en 1947) est un homme politique, haut fonctionnaire et universitaire français. Il est élu en 2013 au fauteuil n°15. Son parcours professionnel et politique, notamment en tant que ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a contribué à asseoir sa réputation dans les milieux académiques et politiques.
  • Michèle Gendreau-Massaloux (née en 1943) est une universitaire française et une spécialiste de la littérature française du XVIIe siècle. Elle est élue en 2014 au fauteuil n°28. Elle a occupé de nombreuses fonctions administratives et diplomatiques, notamment en tant que recteur de l’Académie de Paris et chancelier des universités de Paris.
  • Michèle Welcomme (née en 1940) est une écrivaine, essayiste et universitaire française. Elle est élue en 2015 au fauteuil n°32. Son œuvre littéraire, qui aborde des thèmes tels que l’environnement, les sciences de la vie et l’éthique, est marquée par une grande originalité.
  • Chantal Thomas (née en 1945) est une écrivaine, essayiste et universitaire française. Elle est élue en 2019 au fauteuil n°10. Ses romans et essais, qui explorent notamment l’histoire des femmes et la culture du XVIIIe siècle, ont été salués par la critique et lui ont valu de nombreux prix littéraires.

Grâce à ces 11 femmes d’exception, l’Académie Française a progressivement évolué et s’est ouverte à de nouveaux horizons intellectuels et artistiques. Leur présence au sein de cette institution prestigieuse témoigne de la reconnaissance de leur talent et de leur engagement pour la langue française et la culture.

Il est important de saluer leur courage et leur détermination à briser les barrières et à s’imposer dans un univers longtemps dominé par les hommes.

Si l’égalité des sexes reste encore un objectif à atteindre au sein de l’Académie Française, ces femmes ont sans conteste montré la voie et contribué à changer la donne.

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